Ces entraîneurs qui ont échoué avec leur club de coeur

Sur le rectangle vert, ils ont marqué l’histoire de leur club de cœur, mais dans le costume d’entraîneur, ils ont déçu. Moralité, comme dans toute histoire d’amour, c’est la première rencontre qui compte. Les retrouvailles peuvent être parfois de courte durée. 

Lampard, l’idole de Stamford Bridge

L’appel de Londres

Deux ans après avoir raccroché les crampons, Frank Lampard endosse le costume d’entraîneur de football. Une reconversion pour le moins réussie avec Derby County. Avec le club de seconde division, il parvient à atteindre la finale des playoffs. À l’intersaison, l’offre de Chelsea se présente à lui. Idole perpétuelle de Stamford Bridge, l’Anglais arrive en terrain conquis. Idéal pour décidément prendre son envol sur un banc de touche.

Interdit de recrutement, le club londonien doit compter sur ses jeunes du centre de formation pour exiger dans l’infernale Premier League. En parvenant à décrocher les places européennes, Lampard réalise une première année d’apprentissage satisfaisante et encourageante. De bon augure avant d’entamer au mieux la deuxième saison.

Coup de Blues

Avec un recrutement estival estimé à 200 millions d’euros, les Blues se présentent comme de sérieux prétendants au titre. Sur le papier, l’équipe est solide, mais sur le rectangle vert, elle est friable.

Après 19 matchs et 6 défaites en championnat, le club est embourbés à la neuvième place au classement. Distancés dans la course au podium, les Blues s’enfoncent dans la crise. Lampard prend la porte le 25 janvier dernier. Malgré un manque d’expérience criant illustré dans ses choix de coaching, l’ancien métronome du club est parvenu à faire ses preuves dans une ligue anglaise compétitive. Prometteur pour la suite. Il est actuellement à la tête d’Everton.

Vincenzo Montella et la Roma, le mariage semblait pourtant parfait

Le chouchou des tifosi giallorossi

Buteur prolifique à la Sampdoria, Montella ne compte qu’une sélection avec la Squadra Squadra Azzurra. Il rejoint la Roma en 1999 pour un montant record de 40 milliards de lires (25 millions d’euros). Il s’agit alors du plus gros transfert de l’histoire du club giallorosso. Surnommé « l’Aeroplanino » par les tifosi, son entente avec l’idole Totti fait des merveilles. Dès la première année, ses bonnes performances lui ouvrent définitivement les portes de la Nazionale. Il fait partie du voyage pour l’Euro 2000.

Montella sous le maillot de l’AS Roma. Surnommé « l’Aeroplanino » en raison de sa façon de célébrer ses buts.

Lors de la saison 2000-2001, l’arrivée du goleador Batistuta permet au club de posséder une attaque ô combien redoutable. Bien que relégué sur le banc par le technicien Fabio Capello, Vincezo Montella contribue activement aux performances du club de la capitale. La Louve remporte le Scudetto, une première depuis 18 ans. Avec ce sacre, l’Italien entre à tout jamais dans le cœur du public romain. Une storia d’amore qui a duré 10 ans, mais sera ternie dans le costume d’entraîneur.

Un bizutage dans un vestiaire azimuté

Après avoir entamé avec succès sa carrière de coach avec les moins de 16 ans de Rome (les Giovanissimi), Vincenzo Montella est nommé aux commandes de la Roma en cours de saison à l’âge de 36 ans. Bien qu’il ne possède pas encore la licence pour diriger l’équipe première, ses objectifs sont relevés. Il doit relever un groupe à bout de souffle et endiguer une série de quatre défaites. L’équation semble compliquée.

« Tous unis, maintenant je décide. »

Vincenzo Montella en conférence de presse

Un coeur gialloroso mais une expérience couleur rosso

Incapable de mettre fin à l’hémorragie, il doit faire face à un vestiaire au bord du chaos. La Rome clôture la saison avec une décevante sixième place. Remercié par le club, Montella aura par la suite une carrière d’entraîneur assez décevante. Malgré des expériences assez prometteuses sur le banc de Catane et de Florence, qui le conduiront à l’AC Milan, l’Italien ne parviendra pas à trouver de la stabilité et des résultats. Dernièrement, il est revenu en Toscane, sans convaincre avec un bilan de 4 victoires en 24 rencontres. Aventures ombrageuses.

Thierry Henry, né pour briller

Le diamant du Rocher

Avant de prendre son envol vers l’étranger, Thierry Henry a été formé et révélé à Monaco. Couronné champion de France en 1997, l’attaquant au talent précoce participe aux campagnes européennes de l’ASM. Le club du Rocher parvient même à atteindre la demi-finale de la Ligue des champions en 1998. Idéal pour engranger de l’expérience.

Une trop grande attente

Après avoir fait ses gammes en tant qu’entraîneur adjoint avec l’équipe nationale belge, il revient dans son club formateur vingt ans après. Son retour fait l’objet de curiosité et d’interrogation de la part des médias français. En rejoignant le Rocher, il suit les traces d’Arsene Wenger, l’homme qui l’a façonné vers la gloire. Henry rejoint un club en crise. À l’image de sa première victoire au bout de cinq matchs, son arrivée n’a pas provoqué le choc psychologique attendu.

Jamais en phase avec ses joueurs, l’aventure sur la Côte d’Azur ne va durer que quelques mois. En janvier 2019, il est démis de ses fonctions, laissant sa formation à l’avant-dernière place au classement. Après une aventure à l’Impact de Montréal en MLS, il est actuellement consultant.

Mariano García Remón

L’un des meilleurs gardiens de la Casa Blanca

Avec Iker Casillas, il est le gardien qui a disputé le plus de saisons au sein du Real Madrid. Formé au club, García Remón a fait les beaux jours des Merengues. Après avoir été prêté deux années dans des formations de divisions inférieures, l’Espagnol a défendu les cages madrilènes pendant près de quinze ans. Surnommé El Gato (« le chat »), Remón était considéré comme l’un des portiers les plus prometteurs des années 1970. Malgré de nombreuses blessures qu’il a subies tout au long de sa carrière, le joueur a été important à des moments décisifs. Avec huit titres de champion d’Espagne à son actif, il a été prépondérant dans cette période faste du club madrilène.

Coupe d’Europe 1973 : Mariano García Remón célébrant la victoire du Real Madrid face à l’Ajax Amsterdam.

L’échec du président Florentino Pérez

Le pari du président Florentino Pérez a tourné au fiasco. En 2004, le Real Madrid de Zinedine Zidane traverse une année compliquée. Un mois après le début de saison, l’entraîneur José Antonio Camacho décide de démissionner, la faute à une mauvaise ambiance avec son staff et les dirigeants. Pour le remplacer, son adjoint García Remón est est choisi. Un choix surprenant.

« Remón est un madridista reconnu, qui s’inscrit dans la culture du club. En plus d’être une personne formidable, il a de l’expérience, puisqu’il a dirigé plus de 300 matchs de football professionnel. »

Florentino Pérez

Son passage dans le costume d’entraîneur devait être temporaire, mais finalement faute d’alternatives, Remón est maintenu. L’expérience se révélera catastrophique. Largué par le Barça de Rijkaard dans la lutte du titre, le Real Madrid enchaîne les désillusions. Jamais en phase avec son vestiaire, le technicien à la moustache est remercié le 30 décembre. Avec seulement 101 jours sur le banc du club, il figure comme l’entraîneur ayant eu le plus court mandat durant la présidence de Florentino Pérez. Dans le droit du travail, on appelle cela un contrat court.

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