Parvenir à briller sur ses terres
Organiser pour mieux régner. Les Championnats du monde de 2002 ont lieu à Indianapolis. Bastion historique du basketball universitaire (NCAA), cette ville du Midwest a vu les premiers exploits du légendaire Larry Bird. Devant son public, la Team USA doit donc faire bonne impression en sélectionnant exclusivement de joueurs NBA. Habituellement, les Américains de la Ligue délaissent cette épreuve, et privilégient les Jeux olympiques, où ils sont invaincus depuis 1992. Mais lors de la dernière édition, les États-Unis ont pourtant montré des signes de faiblesse. Attention au complexe de supériorité.
Les JO 2000, une supériorité remise en question
L’équipe olympique se présente à Sydney avec une imposante escouade. Kevin Garnett, Alonzo Mourning et Antonio McDyess constituent une imposante raquette. Le bondissant Vince Carter assure les arrières, tandis que Gary Payton et Jason Kidd mènent le tempo ballon en main. La sélection remporte le graal, mais rentre malgré tout au pays sous le feu des critiques. La Team USA s’est montrée assez friable lorsque le niveau était relevé. En demi face à la Lituanie, les Américains souffrent tout au long de la rencontre. Ils viennent à bout de leurs adversaires sur un score étriqué (85-83), grâce à un shoot au buzzer raté de leur adversaire. En finale, les Tricolores d’Antoine Rigaudeau tiennent tête pendant toute la confrontation. Les Bleus finissent par être distancés que de dix unités (85-75). Premier signe d’alerte avant Indianapolis, deux ans plus tard.
Une réparation bâclée mais matchs maîtrisés de la Team USA
La Team USA n’arrive pas avec ses meilleurs éléments. Quelques joueurs ont préféré déclarer forfait, la faute à un climat insécuritaire présent à l’approche de la compétition qui a lieu en août 2002. En effet, c’est le premier événement d’envergure qui a lieu sur le sol américain depuis les attentats du 11 septembre 2001. Bien que la préparation ait été tronquée, la troupe de l’entraîneur George Karl débute la phase de poule en alignant cinq victoires.Seul un joueur de la sélection fait partie des 14 meilleurs marqueurs NBAAvant de préparer au mieux les phases finales, rien de mieux que d’affronter un adversaire prometteur. C’est l’Argentine de Luis Scola et Manu Ginobili qui se dresse face à eux. Dotée d’un jeu collectif parfaitement huilé, l’Albiceleste l’emporte de 7 points (87-80). Une performance historique qui fait grand bruit au pays de l’Oncle Sam. Cela faisait une décennie, qu’une sélection américaine exclusivement composée de joueurs NBA n’avait pas perdu la moindre rencontre. Seul Paul Pierce parvient à surnager durant toute la compétition.
Quand le maître du jeu se faire prendre à son propre jeu
La Yougoslavie se dresse en quart. C’est la tenante du titre du Mondial. Joueur star de la franchise des Sacramento Kings, le pivot longiligne Vlade Divac a toutes les qualités pour imposer sa loi dans la raquette. Avec 16 points à la pause, il montre l’exemple à Peja Stojakovic et ses compatriotes. Agressifs, ses coéquipiers prennent le relais et multiplient les assauts jusqu’au bout de la rencontre (81-78). La sélection américaine est éliminée du Mondial. Il ne reste plus qu’à jouer les matchs qui défissent les places d’honneur. Après avoir disposé de Porto Rico, la Team USA clôture la compétition face à l’Espagne. Sans être intimidé par l’enjeu, Pau Gasol contribue grandement à la victoire des siens (81-75). Âgé de 22 ans et couronné au titre de Rookie de l’année avec Memphis, c’est alors le seul espagnol à avoir fait le grand saut vert la ligue américaine.
Les États-Unis sans la moindre médailles au Championnat du monde. Une première depuis 1978
Semblant dépassé par les approches tactiques de ses adversaires, le coach George Karl est remercié. Clôturant le Mondial à la sixième place, cette déroute de la Team USA a montré qu’elle n’est plus invincible face au basket international qui se développe. Leurs meilleurs éléments s’aguerrissent en rejoignant la NBA. Afin de faire oublier cette humiliation à la maison, beaucoup de superstars s’engagent à participer aux Jeux olympiques d’Athènes 2004. Pour les autres nations, cette olympiade sera une nouvelle occasion rêvée de faire chuter les États-Unis, désormais vulnérables.