Disputée début novembre, la quatrième journée d’Europa League a vu le club du Maccabi Haïfa accueillir Villarreal loin de ses bases…à Chypre. Une décision prise par l’UEFA qui paraissait inévitable. En effet, le gouvernement israélien a auparavant suspendu tout événement sportif à travers le pays, en proie aux combats l’opposant au Hamas. Bien que situé géographiquement en Asie, Israël est pourtant lié aux instances sportives européennes. Le cas de son équipe nationale de football mérite d’être scruté. La sélection a écrit les plus belles pages de son histoire dans les compétitions asiatiques. Cette période est paradoxalement la plus tumultueuse, avant d’entamer le chapitre européen. Un cas de figure atypique.
Israël en zone Asie, une entrée en matière fulgurante
Fondée à l’orée des années 1930, la Fédération israélienne est membre de la Confédération asiatique de football (AFC) en 1954, six ans seulement après la création de l’État hébreu. Par le biais de ses footballeurs internationaux, elle va très vite marquer les esprits sur les rectangles verts du continent. Vainqueur des deux premières finales de la Coupe d’Asie des nations en 1956 et 1960, Israël fait la passe de trois en 1964. Cette fois-ci en tant que pays hôte de l’édition. Mais ses succès sont pourtant entachés de boycotts à son encontre.
La qualification inattendue à la Coupe du monde en 1970
Ils se multiplient lors des qualifications pour le Mondial 1958. Ne souhaitant pas avoir un rôle de médiateur face à cet empilement de forfaits, la FIFA désigne les Blancs et Bleus gagnants de ses confrontations. Ce scénario invraisemblable se reproduit cette fois-ci durant les éliminatoires du Mondial 1970, où la Corée du Nord refuse d’affronter Israël. Un épisode qui permettra de disputer la seule phase finale de son histoire. Les clubs sont également l’objet de vives contestations, à l’image du Maccabi Tel-Aviv, qui s’adjuge la coupe asiatique de 1971, suite au forfait de l’adversaire irakien.
Un contexte aux allures de poudrière
À la croisée des années 1960 et 1970, le conflit est à son paroxysme. L’OLP se structure peu à peu, tandis que la Guerre des Six jours et celle de Kippour font imploser la région. Israël est alors plus que jamais isolé de la scène sportive internationale. Le point de non-retour semble avoir été atteint. Sa fédération de football se voit exclu de la Confédération asiatique en 1974. Membre de l’UEFA depuis officiellement 1994, la sélection israélienne n’a depuis pas eu les armes suffisantes pour se qualifier à une phase finale d’un tournoi majeur. Difficile de se faire une place parmi les écuries européennes, qui sont parmi les plus compétitives au monde. Au basketball, porté récemment par le phénomène Deni Avidja, elle est parvenue à devenir un acteur sérieux sur l’échiquier mondial.
Mais les hostilités du conflit au Proche-Orient se calquent parfois dans une enceinte sportive. Celle-ci sert de caisse de résonance à des revendications politiques. À l’image de l’épisode du judoka iranien Saeid Mollaei, qui a refusé d’affronter l’Israélien Sagi Muki, à la demande insistante de sa fédération. Sans doute qu’accepter une confrontation sportive avec un adversaire, c’est reconnaître l’existence de son pays.