Mondial 2022 : un bilan sans saveur

Le Mondial au Qatar terminé et la défaite des Bleus (plus ou moins) digérée, c’est l’heure de faire le bilan pour les acteurs du ballon rond qui ont déçu.

Noël Le Graët, à bout de souffle

En proie à des accusations de harcèlement sexuel depuis quelque temps, la position du président de la Fédération française de football est fragilisée. Décrié en partie pour sa communication maladroite, il a multiplié les erreurs à l’approche du Mondial. Lors d’une interview accordée au magazine Complément d’enquête, il a fermé les yeux sur les conditions de travail d’employés de l’hôtel des Bleus. Ses déclarations ont très vite été recardées par la ministre des Sports. Se montrant particulièrement discret médiatiquement pendant toute la compétition, il s’est montré en total décalage avec le groupe France.

Hésitant sur l’avenir du sélectionneur Didier Deschamps et la célébration des Bleus à la Concorde, le Breton a manqué d’autorité. Le parcours fabuleux de la sélection nationale lui a offert un peu d’oxygène. À 80 ans, Noël Le Graët semble dépassé par sa fonction, qu’il occupe depuis 2011. Il serait préférable qu’il quitte son siège au risque d’être éjecté. Pas une mince affaire, d’autant plus qu’il jouit du soutien de la FIFA.  

L’équipe du Qatar, la victime expiatoire 

En ouvrant le bal, la sélection du pays hôte se devait d’être sur son 31. La fête a finalement tourné au vinaigre. Pour la première et sans doute le dernier Mondial de son histoire, l’équipe du puissant émirat a employé les grands moyens pour tenter de se frotter aux plus grands. Entre campagnes de naturalisation à grande échelle et terrains d’entrainements de dernière génération, les ambitions étaient à la hauteur des montants investis. Pourtant, dès le premier match face à l’Equateur, les hommes de Félix Sánchez Bas ont très vite été dominés par l’intensité physique de ses adversaires. Un échec sportif dans l’indifférence de ses supporters tiktokeurs et influenceurs, qui n’avaient d’yeux que pour Messi, Ronaldo et consort. Regrettable.

Le niveau du Qatar était également médiocre d’un point de vue vestimentaire. Scrutée en mondovision sur ses terres, la sélection avait tout pour jouer la carte de l’élégance. Elle a pourtant joué avec l’un des maillots les plus insipides du Mondial, qui ressemblait davantage à une tenue d’une obscure filière de Décathlon. 

Un Mondial sans identité de jeu, peu de prise de risque

Avec cette Coupe du monde placée au beau milieu de la saison de football, les équipes nationales allaient forcément avoir une préparation tronquée. Entre fatigue et peur d’être dépassé par les enjeux sportifs, le niveau technique a été décevant. La densité physique a primé. Seules les sélections possédant une assise défensive forte et ayant laissé le jeu à l’adversaire, sont allées loin dans le tournoi. Aucun joueur ne s’est révélé pendant l’événement, seul le collectif a primé. Le temps additionnel allongé a permis d’apporter un semblant de dramaturgie dans des rencontres désormais dictées dorénavant la VAR.

Le Portugal, un sentiment de gâchis ultime

Figurant parmi les grands favoris de la compétition, la Seleção se présentait au Qatar avec un redoutable effectif qui allie expérience et talent. Le cas de Ronaldo va pourtant enrayer la machine lusitanienne. La star de 36 ans à l’égo surdimensionné avait la volonté de devenir meilleur buteur portugais de l’histoire du tournoi. Son emprise médiatique et ses limites physiques désormais déclinantes, ont cependant bridé les plans offensifs de la sélection. C’est alors qu’en huitième de finale, l’entraîneur Fernando Santos croyant identifier les soucis, décide de le mettre sur la touche, au profit du jeune lisboète Gonçalo Ramos.

Un terrible goût d’inachevé 

Ce dernier frappe fort avec un triplé face aux Suisses. Au tour suivant, ses coéquipiers se cassent les dents face au mur marocain. Entrant en jeu pour créer un dernier sursaut d’orgueil, le numéro 7 ne parvient pas à faire renverser la vapeur. L’aventure s’arrête en quart. Sans réelles certitudes de jeu depuis de nombreuses années, les Lusitaniens n’ont jamais trouvé la bonne partition pour atteindre les sommets en compétition internationale. Un sentiment de regret incommensurable pour Pepe et les siens.

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