L’Angleterre des années 2000, enthousiasmante mais frustrante

À l’aube des années 2000, l’Angleterre possédait alors une génération dorée. Des joueurs à la force de l’âge brillants dans leur club respectif. En équipe nationale, ils vont pourtant décevoir. Des désillusions au pays du ballon rond.

Un retour au premier plan qui arrive à point nommé

Treize ans après la dernière victoire d’un club anglais en Ligue des champions, Manchester United accomplissait une performance retentissante le 26 mai 1999. Ce jour-là, les Red Devils renversant le Bayern Munich en finale de la coupe aux grandes oreilles. Grande artisane de cette performance rocambolesque, les jeunes joueurs issus du centre de formation apparaissent aux yeux du monde. Il remettent l’Angleterre sur le toit européen.

Alex Ferguson, un Écossais pour faire briller les Anglais

Communément surnommée « class of 92 », cette promotion façonnée par Alex Ferguson n’est qu’à ses premiers faits d’armes. Avec cette victoire d’envergure, la bande à Gary Neville démontrent qu’un club anglais peut à nouveau déjouer des mastodontes européens. À l’aube de la décennie 2000, ce sont les prémices de l’hégémonie de la Premier League sur les autres championnats du continent. 

Les étrangers débarquent en Angleterre

Contrairement à aujourd’hui, les footballeurs étrangers n’étaient pas aussi nombreux durant les années 2000. Cinq ans après l’arrêt Bosman, seules les plus belles références à leurs postes traversaient la Manche. L’Italie Gianfranco Zola a permis la renaissance de Chelsea, tandis que Fabien Barthez était le dernier rempart mancunien. Cette ouverture à l’international améliore la compétitivité des clubs anglais. Dès lors, un nivellement vers le haut s’opère. Forcément, cela fait progresser les joueurs de la sélection nationale. Les espoirs d’un renouveau sont alors permis pour les Three Lions.

Le changement sur le banc, c’est maintenant

Sans le moindre trophée depuis le mythique Mondial 1966 organisé sur ses terres, la sélection entame les années 2000 par un changement inédit. Pour la première fois, un entraîneur étranger est nommé en la personne du Suédois Sven-Göran Eriksson. L’expérimenté technicien arrive en Outre-Manche après avoir séduit l’Italie et particulièrement fait le bonheur de la Lazio Rome. Avec le club de la capitale, il parvient à rafler le triplé coupe, championnat et la supercoupe. Son palmarès lui permet donc d’avoir une certaine légitimé, pour exploiter cette génération exceptionnelle. Pour s’attacher à ses services, il faut sortir le chéquier et lui offrir un salaire annuel de 5 millions de livres sterling. Il ne reste plus qu’à répondre aux attentes de tout un pays et lui procurer des émotions.

L’Angleterre se casse les dents face aux  plus grands

Sous le mandat du nordique, les Three Lions se montrent particulièrement incisifs lors des campagnes de qualification. En compétition majeur, c’est un tout autre registre. Il se heurtent continuellement en quart de finale. C’est à l’Euro 2004 que les joueurs de la couronne ont frôlé le dernier carré. Après avoir été impérial en phase de groupe grâce aux contributions de Wayne Rooney, les Anglais se frottent au Portugal, le pays hôte. Seuls les tirs au but vont départager l’issue de la rencontre. Le raté de David Beckham fait malheureusement tomber la pièce du mauvais côté.

Stade de Gelsenkirchen, 1er juillet 2006 : Rooney qui reçoit le carton rouge face au Portugal

Le scénario est similaire deux ans plus tard, à la Coupe du monde face aux mêmes Lusitaniens de Luis Figo. Le natif de Liverpool se distingue une nouvelle fois, mais pas de la meilleure des manières. Après avoir bousculé Ricardo Carvalho, l’attaquant fait part de sa frustration qui lui cause un carton rouge. Cet incident montre une nouvelle fois que la star mancunienne se montre décevante lors des matchs couperets.

Wayne Rooney compte qu’un seul but en 11 matchs de phase finale 

Une anomalie statistique qui fait tache pour le meilleur buteur de l’histoire du pays. L’Angleterre n’est jamais parvenu à faire sauter le verrou pour tutoyer les sommets. Michael Owen a fait l’objet de douces promesses. Fort de ses 40 buts en 89 sélections, il a peu déçu, mais a trop souvent été blessé lors des dénouements importants.

Le traumatisme Steve McClaren, une ultime désillusion 

Incapable d’avoir des certitudes dans le jeu pour renverser la vapeur, Sven-Göran Eriksson cristallise les critiques. Son sort paraît inéluctable. Il est poussé vers la sortie en 2006. Beaucoup d’observateurs lui reprochent son côté impassible sur le bord du terrain lors de situations critiques. Son successeur Steve McClaren illustre le déclassement de la sélection sur la scène internationale. Pire que ça, il n’est pas parvenu à qualifier la sélection à l’Euro 2008. Pour la première fois depuis 1994, l’Angleterre n’est plus un acteur d’une compétition internationale. Cet échec scelle une décennie ternie des contre performances lors des grands rendez-vous et les bourdes de leurs gardiens de but. À la Coupe du monde 2010, la fessée subite face à l’Allemagne en huitième de finale n’est qu’une ultime frustration parmi d’autres. Un terrible goût d’inachevé. 

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